Prison d’Amos : Agents suspendus pour avoir refusé le temps supplémentaire

4 août 2025

Derrière les murs du centre de détention d’Amos, une crise profonde se fait sentir.

Conçu pour accueillir 220 détenus, l’établissement fonctionne aujourd’hui à pleine capacité, avec 280 personnes incarcérées.

Pour les surveiller, des agents correctionnels, qui se disent épuisés et en nombre réduit, poussés au bout de leurs limites, alors que 25 d’entre eux seraient actuellement en arrêt maladie.

Selon des informations recueillies par des sources anonymes, qui n’ont pas voulu témoigner devant la caméra par crainte de représailles de leur employeur, 60 pour cent d’entre eux travailleraient jusqu’à 80 heures par semaine.

Appelés durant leurs congés et soumis au système d’ancienneté, certains se voient désormais suspendus lorsqu’ils refusent leur temps supplémentaire, comme en témoigne cette lettre disciplinaire qui nous a été transmise.

Selon les témoignages, le personnel serait aussi menacé de congédiement.

Ces lettres serviraient de leçon pour l’ensemble du réseau et nos sources évoquent donc un « régime de terreur ».

Malgré tout, plusieurs nous confient rester en poste par solidarité avec leurs collègues, mais affirment que leur santé mentale se dégrade et que les risques pour la sécurité augmentent.

Le climat rapporté se passe au même moment que les négociations pour le renouvellement de la convention collective stagnent avec le gouvernement.

Le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec affilié à la CSN n’a pas répondu aux demandes d’entrevue. 

Quant au ministère de la Sécurité publique, qui gère la prison d’Amos, aucune réaction n’a encore été fournie.