Dossier spécial | Un Rouynorandien d’adoption expulsé du Canada
15 août 2025
Ghildas Ngouala est un homme dans la quarantaine, époux aimant et père de deux enfants en bas âge.
Ce dernier travaillait depuis presque deux ans comme menuisier pour Blais Industries, à Rouyn-Noranda.
Aux dires de ses collègues, il était très apprécié dans son équipe de travail.
Francis Roberge a d’abord été son premier contact avec Rouyn-Noranda.
C’est lui qui lui a donné son premier emploi au pays, le 13 mars 2024, dans sa compagnie : LRL.
Pour Francis et Joannie, sa conjointe, Ghildas a d’abord été un employé, puis un ami et finalement un membre de leur famille.
Renvoyé du Canada
Le 4 juin 2025 restera gravé dans la mémoire de Ghildas…
Cette date représente le jour où le Canada lui a dit non avant de l’expulser en République du Congo, son pays natal.
Un pays où un destin funeste pourrait bien l’attendre.
Arrivé le 21 mars 2023 par le chemin Roxham, Ghildas a fui l’Afrique où ses positions politiques l’ont amené à être intimidé, arrêté, puis torturé par les autorités congolaises.
De 2022 à 2023, il aurait vécu, selon ses dires, un véritable enfer.
Ghildas ne comprend pas la décision du gouvernement canadien de l’expulser dans ces conditions dangereuses qu’il peut prouver grâce à une série de documents qu’il nous a transmis.
Comme un avis de recherche officiel de la République du Congo, des photos où l’on peut le voir blessé, un certificat médical officiel prouvant ses soins, des convocations des autorités et plusieurs témoignages troublants de ses proches.
En ce sens, qu’est-ce qui explique son renvoi?
Nous avons contacté l’Agence des services frontaliers du Canada en charge du dossier pour en comprendre davantage.
L’Agence a refusé nos demandes d’entrevues, prétextant, par courriel, que « tout renseignement personnel est protégé par la loi sur la protection des renseignements personnels ».
L’Agence mentionne toutefois qu’elle a « l’obligation légale de renvoyer dès que possible tout étranger qui est interdit de territoire au Canada en vertu de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés. ».
Le tout peut sembler contradictoire, alors que l’Agence précise aussi que « le Canada dispose d’un système internationalement reconnu pour offrir refuge aux personnes qui fuient la persécution dans leur pays d’origine. »
Des démarches entreprises… sans succès
Ghildas avait entrepris, avec Joseph Djemba-Kanjo, un consultant de l’agence CESCIC – CONSULTATION EN IMMIGRATION CANADIENNE basée à Montréal, des démarches d’immigration.
Et selon monsieur Djemba-Kanjo, la raison de son renvoi s’explique en raison des délais…
En résumé, Ghildas a présenté, le 12 avril 2023, une demande d’examen des risques avant renvoi.
Un document exigé par le Service d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada pour prouver les dangers qu’encourt une personne si cette dernière est refoulée dans son pays.
Toutefois, un manque de communication entre lui et son agent fait en sorte que seulement une partie des documents sont envoyés dans les délais.
Le reste des documents nécessaires ont été envoyés après les 15 jours ouvrables.
Ghildas voit donc sa demande être rejetée le 18 octobre 2024.
Nonobstant les délais, le consultant n’est pas surpris de la situation.
Ghildas s’est donc tourné vers le bureau du député fédéral d’Abitibi-Témiscamingue, Sébastien Lemire, comme dernier recours.
Bien que Sébastien Lemire confirme vouloir continuer ardemment les démarches pour ramener Ghildas au Canada, il confirme que son dossier n’est pas unique.
Ils gardent espoir
Francis et Joannie ne perdent pas espoir pour la suite et espèrent revoir un jour Ghildas Ngouala et sa famille à Rouyn-Noranda.
Le couple souhaite que le gouvernement du Canada fasse preuve d’une plus grande part d’humanité dans ce genre de dossier à l’avenir.
Ghildas Ngouala se trouve présentement dans un endroit qu’on ne peut dévoiler, en raison des risques pour sa sécurité, il tente d’y amasser les milliers de dollars nécessaires afin de retrouver sa femme et ses deux enfants.
C’est donc une nouvelle course contre la montre pour Ghildas et sa famille qui souhaiteraient passer les fêtes cet hiver au Canada.